

Les 2 éditions précédentes sont réalisées dans l’espoir de faire de ces rencontres, un lieu d’échange culturel, pour des personnes partageant une vision du monde similaire… ou pas d’ailleurs. Nous attendions un Kiff, un coup de coeur, une envie d’horizons nouveaux, une envie d’échanger à travers les arts pour une évolution de la pensée. Oui c’était une ode au changement, vers le mieux, vers le progrès… Ainsi donc la première édition s’est construite autour d’une thématique qui me touche particulièrement, celle du développement socio-économique. J’ai vraiment espéré faire de ces galeries éphémères une antre favorisant la mise en lumière des créations de personnes partageant la même idée du monde de demain. Nous attendions fédérer autour des maux de ce siècle et contribuer à notre échelle au développement des idées favorisant ces changements. Rendre un peu de ce que le monde nous a donné en offrant un peu de son temps et de son argent à ceux qui en ont le plus besoin. Oui, c’était une belle idée…
Ainsi donc, s’expose pour l’édition 1:
Haoua Habré est une jeune demoiselle qui se définit comme ceci: Je pense que si j’avais pu être une fleur, j’en serais une. Entourée de mes amies dans un paradis vert, je pousserai jusqu’à éclore. Et si l’on était toutes des fleurs différentes ? Il y a toujours eu l’art, un exutoire, une solution, pour s’exprimer, d’une façon différente, crier sans même prononcer un mot. L’art, les rêves, les couleurs. A t-on déjà vu une fleur sans couleur ? J’ai voyagé à travers le monde, je me suis nourri de rencontres, nourri mon imagination, pour pouvoir encore et toujours créer et rêver à jamais.
Le rapport que j’entretiens avec mes œuvres est très intime, chacune d’elle raconte une histoire à sa manière. A travers l’écriture de poèmes j’offre une évasion encadrée à mes pensées qui se traduisent ensuite sous forme de réalisation plastique où les couleurs, les lignes, les courbes communiquent à leur façon et aboutissent à un message. Mon travail est le reflet de ce qui habite mon esprit. Des lignes, parfois torturées, parfois douces parfois candides. Les mediums sont mixtes, aquarelle, acrylique mais aussi de la photographie, j’ai peu à peu pu trouver le meilleur exutoire possible pour soigner mes maux ou extérioriser mes pensées. Mes réalisations communiquent avec celui qui y pose un regard, il y a donc un rapport entre l’œuvre, celui qui la regarde et celui qui en est à l’origine. Mon ambition est de rapprocher tout un chacun à travers mes créations.
Mon œuvre est engagée et je souhaite qu’elle puisse pousser à un questionnement, un dialogue, des échanges. Je tire de mon métissage une richesse culturelle, qui m’a octroyé des références et inspirations multiples. Ayant vécu à Dakar pendant 17 ans, puis à Paris, où j’ai étudié l’architecture et le design, mon parcours est en lien avec mon processus de création. Mon travail représente une partie de mon univers, de mon monde et des pensées qui l’animent.
Mademoiselle Habré (vit et travaille à Paris) c’est une artiste contemporaine plasticienne diplômée de l’Académie Charpentier à Paris. www.lafemmefleur.com
Kevin Ademola est jeune artiste franco-nigérian actif depuis maintenant deux ans.
Mon travail résulte d’une forte introspection et des différents sentiments, états d’esprits et émotions qui m’assaillent tous les jours. L’utilisation de divers matériaux et textures (de la récupération à l’acrylique en passant par les clous et le pastel) est une des démarches clés de la composition de mes œuvres. Elle s’inscrit dans l’idée selon laquelle les objets ont la valeur que l’on veut bien leur accorder -beaucoup de mes supports étant trouvés dans les poubelles-. Le mélange des textures à aussi pour objectif de saturer l’espace visuel en y insérant le plus de références et réflexions possibles. Cela s’effectue en parti grâce à l’utilisation du texte. L’objectif final de cette démarche étant de happer le regard du spectateur et de le faire pleinement rentrer dans le tableau. Je souhaite en effet créer un lien fort entre le public et la « capture » de l’état dans lequel je suis (incarnée par l’oeuvre elle même). Mes créations son ainsi très autobiographiques et le fait qu’elles soient des sortent de photographies de l’état d’agitations de mon cerveau les rapprochent pour moi de l’autoportrait. Je mène actuellement plusieurs projets personnels et collectifs tout en conciliant l’art avec mes études : je suis dans ma dernière année d’étude d’ingénieur en agronomie tropicale et développement international.
www.galerieloft.com/artistes/kevin-ademola-sangosanya
Pour cette édition, l’artiste masdongar nous fait le plaisir de nous accompagner. C’est un artiste complet, au parcours atypique. D’origine tchadienne il grandit avec la guerre avant d’être découvert par le ballet national où il devient chanteur et danseur. Il est ensuite danseur en France et aux Etats-unis pour des artistes tels Maurice Béjart et Guesch patti. Il se consacre aujourd’hui à la musique encore de temps en temps, et à la peinture, beaucoup. Ces deux passions l’animent depuis longtemps.
Yasutoshi kurokami est une jeune homme d’origine Japonaise qui, tout comme Weber et Nastume soseki dont il s’inspire, il met en avant les phénomènes sociologiques avec lesquels nous sommes obligés de composer. La série qu’il nous présente ici parle de l’individualisme, aujourd’hui. La solitude raconté dans un contexte urbain, citadin. Il est diplômé des beaux-arts de Chalon sur Saône et s’est spécialisé dans le dessin et l’animation. Je suis interpellée par la simplicité du trait et le détail du dessin, il est fluide et clair. Je lui demande de m’expliquer Weber et son envie de mettre le snobisme dans la pensée et l’interprétation de l’art à l’amende. Il me répond tout simplement ceci: Nous sommes tous des individus « lambda » face à l’art. Dois-je comprendre qu’il est contre le snobisme artistique? ou alors contre le snobisme qui donne à l’interprétation des arts un regard uniquement académique?
Hmmmmm… N’hésitez surtout pas à l’interroger la prochaine fois.
Bienvenue chez nous…
C’est la mélanine, qui me fait artiste. L’envie de me raconter autrement qui me pousse à la création. Je crée parce que je ne suis pas uniquement ce que je vis au quotidien… C’est le quotidien d’un individu aux nombreux pigments foncés vivant en occident.
Se raconter autrement en occident c’est parler de soi à ceux dont la culture d’origine est différente. Ce dialogue entre des cultures diverses, mais parfois complémentaires, oblige à une ouverture d’esprit sur le monde et sur l’existence même de l’individu, en ce monde…
Cette rencontre entre les cultures que nous avons plaisir à raconter, enrichira la ligne de pensée interculturelle dans laquelle nous souhaitons évoluer. Pensée que nous entendons présenter, à travers nos expositions, nos lectures et nos voyages… Nous espérons échanger sur les arts celtes, les estampes japonaises, le Kenté du Ghana ou encore la représentation du kilt dans le paysage pictural écossais. Nous célébrons ici les arts d’ici et d’ailleurs, les cultures qui se côtoient et qui, parfois s’entremêlent.
Bref, nous découvrirons des cultures, chacune dans leurs singularités…